Bonifacio, par son histoire et ses différentes influences culturelles à travers les époques, abrite de nombreux monuments à haute valeur patrimoniale…

FALAISE

ESCALIERS DU ROI D’ARAGON

À l’aube du XVe siècle, la Couronne d’Aragon et la Commune de Gênes sont les deux plus grandes puissances maritimes de Méditerranée occidentale.
Alphonse V, roi d’Aragon et de Sicile, reconnu par la Papauté comme Roi de Corse et de Sardaigne fait valoir ses droits.
C’est ainsi que le 21 octobre 1420 les Bonifaciens découvrent avec effroi troupes et navires de guerre de l’armée du roi. Bonifacio, isolé, ne dispose que d’une simple milice urbaine et d’une dizaine de soldats.
L’assaut est lancé. Bonifacio résiste. Décembre 1420, les Bonifaciens épuisés, acceptent de livrer la ville si aucun secours allié n’intervient au 1er janvier.
Des otages sont livrés pour garantir les termes de l’accord. Un émissaire est envoyé à Gênes. In extremis, une flotte de secours battant pavillon génois vient à l’aide de la cité affamée et harassée.
Fin décembre 1420, une bataille navale s’engage dans le goulet. Les Bonifaciens du haut de leurs murailles harcèlent les navires ennemis. Début janvier, la victoire est définitivement acquise.
La légende des Escaliers du Roy d’Aragon s’est développée à partir de ce fait de guerre. Il est rapporté que les 187 marches ont été taillées dans le roc en une seule nuit par les Aragonais pour investir la citadelle à partir de la mer.
La réalité est tout autre : l’ouvrage a été conçu par Gênes et réalisé à partir de 1480. Aux pieds de l’escalier le petit débarcadère, aujourd’hui disparu, aurait permis de ravitailler la cité en cas de nouveau siège.

©Sébastien Aude

©MJO Culioli

PLATEAU DU PROMONTOIRE

LA CITADELLE

Vaste enceinte, la citadelle occupe tout le plateau du promontoire qui termine la presqu’île. Elle délimitait probablement la ville avant la domination des Génois. C’est à eux que l’ont doit la vieille ville actuelle construite au XIIIe siècle.

COUVENT SAINT-DOMINIQUE

LA LOGGIA DE L’ARSENAL

Reconnaissable par sa cour rectangulaire aménagée de voûtes, elle abritait auparavant l’ancien réfectoire attaché au couvent Saint-Dominique. Un marché hebdomadaire pose ses quartiers dans ce lieu. C’est un espace modulable, propice aux forums et aux débats.

©Robert Palomba

ENTRÉE DU PORT

BASTION DE L'ÉTENDARD

Le bastion de l’étendard, bâti au XIIIe siècle par les Génois est un peu l’identité de Bonifacio. Il s’agit de l’imposante forteresse qui domine l’entrée du port. Elle servait autrefois à protéger l’accès à la porte de Gênes qui était à l’origine, la seule entrée de la ville.

Détruit au XVIe siècle, le bâtiment le plus représentatif de Bonifacio fut rebâti dans la foulée tout en étant adapté aux nouvelles techniques de siège, notamment grâce à des fortifications bien plus solides avec des murs de sept à dix mètres d’épaisseur.

En visitant le bastion de l’étendard, vous avez accès au mémorial, au jardin des vestiges romains ainsi qu’au panorama qui surplombe les falaises. Il constitue le point culminant de la ville haute.

SAINT ROCH

PORTE DE GÊNES

Devenue maître de la Cité en 1187, la République de Gênes, soucieuse d’en assurer sa protection, va s’employer pendant près de six siècles à bâtir un ensemble constitué de remparts, tours et ouvrages qui complètent la protection naturelle formée par les falaises.

La Porte de Gênes, unique porte donnant accès à la cité reste l’une des composantes les plus emblématiques de ce système défensif hors normes, ingénieux et implacable fait d’une accumulation d’obstacles et d’épreuves.

Dissimulée derrière le renflement du Bastion des prisons appelées aussi l’oreillon, abritée par le bastion de l’Étendard, elle n’est accessible que par la Montée Sant Roch.

Mais la forte pente, les virages en épingle à cheveux, les herses, le sas à gonds inversés, les postes de tirs des courtines ou des flanquements des bastions, la passerelle amovible, le fossé infranchissable, le pont-levis formant un bouclier, brisent et mettent un terme à toute éventuelle tentative d’intrusion.