« Le Détroit des Bouches de Bonifacio est l’un des plus attrayant de Méditerranée occidentale. Partagé entre les plateaux et les falaises calcaires d’une part, les chaos granitiques d’autre part, il abrite de nombreuses espèces remarquables (endémiques, menacées ou protégées : mérou, goéland d’Audouin, cormoran huppé, puffin cendré, patelle géante, arum tue mouche…) caractéristiques des écosystèmes méditerranéens terrestres ou subaquatiques (dunes à genévriers de Phénicie, herbiers de posidonies, coralligène…) » .

La réserve naturelle des Bouches de Bonifacio est à l’échelle de l’Union européenne deux fois plus importante que la moyenne de celle des parcs nationaux et 140 fois plus importante que celle des réserves. Elle représente 13% de la surface totale des aires marines protégées en Méditerranée et est la plus vaste de Méditerranée occidentale. Elle est la plus grande réserve naturelle de France métropolitaine, la seconde aire marine protégée française et celle disposant du plus haut niveau de protection.

BIODIVERSITÉ

LA NATURE À L’ETAT PUR

Faune et flore sous-marines : mérou, corail, patelle géante, herbier de posidonie…, animent un paysage sous-marin devenu rare en Méditerranée. La réserve est incluse dans le sanctuaire international pour les mammifères marins.

Faune terrestre : de nombreux oiseaux marins tels que le cormoran huppé, le puffin cendré, le goéland d’Audouin ont trouvé sur les îlots de cette région, l’habitat idéal pour leur reproduction et leur alimentation. D’abondantes colonies de geckos vivent dans les chaos granitiques.

Flore terrestre : le maquis, sculpté par les vents violents et riche d’espèces endémiques tels l’armoise, l’astragale, le silène, colore et embaume le rivage et le plateau calcaire du piale. La végétation arbustive est pratiquement inexistante sur les îlots, mais des petites plantes de Méditerranée orientale et occidentale s’y mêlent à des représentantes de la flore africaine. (source : Office de tourisme de Bonifacio)

UNE NATURE SOUS HAUTE PROTECTION

PARC MARIN INTERNATIONAL DES BOUCHES DE BONIFACIO

Le projet de création du Parc Marin international

L’Office de l’environnement de la Corse (OEC) délégué par la Collectivité Territoriale de Corse conduit ce projet de création. Le Parc Marin International des bouches de Bonifacio se délimite autour la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio, de la Réserve Naturelle des Tre Padule de Suartone, avec les terrains du conservatoire du littoral et le Parc National de l’archipel de la Maddalena.

Le projet de création du Parc Marin International des Bouches de Bonifacio a été acté par les Ministres de l’environnement français et italien à Aoste, le 31 octobre 1992 auquel a fait suite la signature d’un protocole entre les deux États en janvier 1993. Les deux États, les régions Corse-Sardaigne, la Province de Sassari et le département de Corse-du-Sud étaient alors associés au projet.

Inspiré par le sommet de Rio de Janeiro en 1992, cette démarche répond à des préoccupations exprimées par les populations locales corses et sardes, soucieuses de préserver un environnement soumis à diverses menaces comme le traffic intense des navires dans le détroit des Bouches de Bonifacio ou la forte affluence touristique.

Un long processus s’est alors engagé entre les deux pays pour créer une entité commune et mettre en oeuvre une véritable coopération transfrontalière :

  • En février 1993, une évolution majeure intervient avec l’adoption par la France et l’Italie de réglementations nationales interdisant le franchissement de ce détroit international aux pétroliers, gaziers et chimiquiers français et italiens transportant des produits dangeureux ou polluants.
  • En 1995, l’Office de l’Environnement de la Corse, a engagé sur la base du protocole de création du Parc Marin International, une étude relative aux conditions de navigation dans les Bouches de Bonifacio et aux modalités qui permettaient d’améliorer le contrôle.
  • Les conclusions de l’étude ont permis à la France et à l’Italie de saisir conjointement l’Organisation Maritime Internationale (OMI) afin de mettre en place un dispositif franco-italien d’aide à la navigation et de surveillance dans les Bouches de Bonifacio.
  • En 2001, une nouvelle étape est franchie avec la mise en place d’un protocole autorisant désormais la pénétration, la présence et l’intervention des unités de la garde côtière italienne et des navires français dans les eaux territoriales de l’autre État pour des missions de surveillance générale et d’identification des navires transitant par le détroit.
  • Le 15 novembre 2004, les présidents de l’OEC et du Parc National de l’archipel de la Maddalena ont réaffirmé leur volonté de poursuivre la démarche transfrontalière en adoptant une déclaration commune pour la constitution du Parc Marin International Corso-Sarde.
  • L’entrée en application le 1er août 2007 du “Groupement européen de coopération territoriale” GECT, a permis une simplification de la coopération territoriale en fournissant un cadre commun pour les interventions transfrontalières. Cette démarche sera ensuite confortée par une loi (n° 2008-352) adoptée par la France le 16 avril 2008
  • En juin 2010, la volonté politique d’acter officiellement et juridiquement la création du Parc Marin International des Bouches de Bonifacio s’est traduite par la rencontre à Palau (en Sardaigne) des Ministres de l’Ecologie Italien et Français de l’époque, Stefania Prestigiacomo et Jean-Louis Borloo, pour la signature d’une convention cadre dans le but de permettre une gestion unitaire entre les deux îles concernant la surveillance des sites, le suivi du programme scientifique et la protection de cet environnement unique mis en danger par la surfréquentation touristique.
  • A cette occasion, une demande était aussi faite à l’Organisation Maritime Internationale (OMI) de classer ce détroit en Zone Maritime Particulièrement Vulnérable (ZMPV).
  • Le 25 août 2011, Nathalie Kosciusko Morizet alors Ministre de l’Écologie annonçait officiellement lors d’une visite à Bonifacio le classement des Bouches de Bonifacio en ZMPV et présentait de nouvelles mesures de protection concernant les mammifères marins. Un système de pilotage hauturier devrait être mise en place dans quelques mois pour réguler le trafic marchand dans le détroit notamment pour les 10 % des 4000 navires qui empruntent le chenal chaque année et dont le transport de matières dangeureuses peuvent être un danger potentiel pour l’ecosystème local.
  • 7 décembre 2012 : Les Bouches de Bonifacio deviennent Parc Marin International (GECT-PMIBB) :
    La Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio née en 1999, antenne de l’Office de l’environnement de la Corse et le Parc international de l’archipel de la Maddalena, formé en 1994, unissent leur expérience respective sous la forme d’un Groupement Européen de Coopération Territoriale (G.E.C.T). Il officialise la création du Parc marin international des Bouches de Bonifacio. Un dispositif original permettant une collaboration transfrontalière encore plus étroite entre deux pays, la France, l’Italie et deux régions, la Corse et la Sardaigne. Une entité juridique autonome qui constitue une première mondiale dans le monde de l’environnement.

La réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio

Avec 80 000 hectares de côtes, la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio créée à l’initiative du Ministère de l’environnement et de la Collectivité Territoriale de Corse est un site d’une richesse exeptionnelle hébergeant 37% des espèces remarquables de méditerranée. Il vise à préserver et valoriser un patrimoine naturel composé de milieux littoraux et marins ainsi que de paysages exceptionnels : archipels des Lavezzi, des Cerbicale, des Bruzzi ou des Moines, falaises de Bonifacio, étangs de Ventilègne…

La réserve des Tre Padule de Suartone

Une des dernières nées sur l’île, dont la création a pour but la préservation d’un habitat original des mares temporaires méditerranéennes.
« Dissimulées par le maquis et soumises aux caprices du climat, ces mares particulièrement discrètes, occupent moins de 3,5ha d’un vaste plateau granitique dominant la méditerranée. Véritables réservoirs de biodiversité, elles abritent de nombreuses espèces, parmi lesquelles beaucoup sont protégées, menacées, vulnérables, endémiques ou rares.
L’intérêt patrimonial et écologique de ce site est désormais reconnu au niveau mondial, la réserve naturelle des Tre Padule de Suartone étant inscrite, dans le cadre de la convention de Ramsar, sur la liste des zones humides d’importance internationale »

Sources : La monographie de Bonifacio

Accéder ici au site de la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio : www.rnbb.fr